Le Potala vu du toit du
Jokhang - Photo © Richard BROUSSAUD
C'est au VIe siècle avant Jésus Christ
que naît le prince Siddharta Gautama, en Inde du Nord. Son père, gouverne le
royaume des Shakya. A 29 ans, Siddharta sort en cachette de son luxueux palais
et est confronté aux réalités de la maladie et de la mort. Révolté par la
souffrance humaine, il décide d'en trouver les raisons pour apprendre à la
surmonter. Il quitte femme, fils et possessions au bénéfice d'une quête
intérieure. Il rencontre de nombreux brahmanes auprès desquels il étudie et
après six ans d'ascétisme rigoureux, il abandonne toute forme de religion. Un
soir, à Bodh Gaya, Siddharta s'assoit sous un banian et fait vœu de ne pas en
bouger avant d'avoir trouvé les moyens qui effacent toutes souffrances pour soi
et pour autrui et amènent au bonheur. Il est connu sous le nom de Bouddha
(l'Eveillé).
Il donne à tous les hommes les clés
pour arriver à se libérer de toute servitude, cela sans référence à un dieu
supérieur.
Son premier enseignement (le Dharma)
est appelé " les quatre nobles vérités ". Il enseigne cette voie à tous, du roi
au mendiant, laissant aux hommes les clés pour arriver à se libérer de toute
servitude, cela sans référence à un dieu supérieur. Il amène la notion
d'impermanence car il n'y a pas de " soi " permanent. " Soyez à vous-même votre propre
flambeau " (Bouddha)
Le Bouddha Shakyamuni est le quatrième
Bouddha venu sur Terre. On prédit que le cinquième sera le Bouddha Maitreya.
Le bouddhisme Hinayana (petit véhicule)
évolue vers le Mahayana (grand véhicule). Ainsi l'homme devenu " bodhisattva "
peut bloquer son processus d'accomplissement afin d'aider les autres à parvenir
à l'état d'éveil (notion de l'interdépendance entre les êtres). Il connaît un
essor considérable en Inde puis dans toute l'Asie. Il investit l'Occident depuis
les années soixante. On compte 400 millions de fidèles.
Au 1er siècle se développe le
bouddhisme tantrique (Vajrayana) ou voie des formules ésotériques qui s'appuie
sur différentes techniques yogiques, physiques et psychiques favorisant la
concentration. Il permet de transcender le monde matériel et d'atteindre des
pouvoirs supranormaux en utilisant des procédés symboliques, les mantras
(formules de méditation), les mandalas (dessins représentant l'univers), les
mudras (gestes des mains).
Les origines du bouddhisme
tibétain
D'après la tradition, la religion
existait depuis -1100, puis au VIIe siècle, les épouses népalaise et chinoise du
roi Songsten Gampo initient ce dernier au bouddhisme qui en fait une religion
d'Etat, ceci entraîne l'unification de toutes les tribus des hauts plateaux et
l'introduction de la doctrine " du sage des sages ".
En 755, Padmasambhava (Guru Rimpoche),
invité à la cour de Trisong Detsen, introduit le Vajrayana.
Partiellement abandonné au profit de la
religion bön et du chamanisme, le bouddhisme est réintroduit par Atisha en 1042.
Ce sage indien participe à l'édification de grands monastères. Il compose un
texte appelé Lam Sgron " La lumière de la voie " et est à l'origine des quatre
lignées bouddhistes. Celle des " Anciens " ou Nyingmapa (bonnets rouges) qui
pratiquent la méditation non graduelle. Celle des Kagyupa " ceux de la
transmission orale " met en avant la pratique individuelle au XIe siècle. A la
même époque, les Sakyapa insistent sur la perfection des rituels et des études
métaphysiques. En 1409, l'école des Guelugpa (bonnets jaunes) dite des "
vertueux " met l'accent sur la vie monastique et les études philosophiques
approfondies (25 ans !). Depuis les Yuans mongols, les Dalaï-lama sont
reconnus chefs spirituels et temporels.
Des milliers de magnifiques monastères
sont construits par ces différents écoles (8000 dans tout le Tibet). 6000
d'entre eux sont détruits depuis l'invasion chinoise.
Contenu
spirituel
S'il apporte des notions
philosophiques, religieuses et psychanalytiques le bouddhisme tibétain est
surtout une pratique qui, par l'étude expérimentale de l'esprit, se propose
d'amener au bonheur en libérant l'homme de ses conditionnements. Il est fondé
sur l'enseignement de Bouddha : la souffrance est universelle ; le désir est la
cause de la souffrance ; il faut se libérer des passions, du désir et de
l'illusion du moi ; il faut suivre la voie du Dharma par sa propre ascèse, afin
de parvenir au nirvana. Le nirvana n'est pas un paradis dans les " cieux " mais
dans ce monde-ci, une fois les causes de la confusion de l'esprit (le samsara)
éliminées. Tout être humain qui " éveille " totalement son potentiel est un
bouddha.
Chacun forge son destin par ses actions
(karma). Il n'y a pas de hasard, il y a seulement un enchaînement logique des
causes et des effets. Il ne suffit pas de se garder des " cinq poisons ", la
colère, l'envie, l'ignorance, la haine et l'attachement, mais pratiquer la
compassion et autres vertus.
Sources : Bureau du Tibet, - Eco
Tibet France, - Matchik Labdreun, - " Le Tibet " Christian Deweirdt, Eliane
Gandia et Marc Moniez.
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