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Biographie du XIe Panchen
Lama Gendhun Choékyi Nyima
Guendun Choekyi Nyima,
l'actuel Panchen Lama, est né le 25 avril 1989 à Lhari dans le district de Nagtchou. Il a
été reconnu pendant plusieurs année comme le plus jeune prisonnier politique au
monde. Son crime : être né Tibétain et surtout être la plus haute autorité
spirituelle du Tibet après le Dalaï Lama.
Reconnu
officiellement par le Dalaï Lama
Le 30 Janvier 1989, le Xe Panchen Lama meurt à
Shigatsé d'une crise cardiaque : il n'a que 50 ans. Il était le lama et le chef
religieux le plus important du Tibet, après Tenzin Gyatso, le Dalaï Lama.
Demeuré au Tibet occupé, le Panchen Lama était devenu une sorte de régent, si
bien que, à peine disparu, le gouvernement chinois décide de contrôler sa future
réincarnation.
Ainsi, Pékin crée immédiatement
un comité entièrement dévoué à la recherche du nouveau Panchen Lama (coût
de l'opération : près de 540000 €) qui ne tarde pas à lui fournir 28 candidats
dont 3 seulement sont retenus.
Alors que le gouvernement chinois a
pendant longtemps dénoncé le Bouddhisme tibétain et son système de
réincarnations comme étant "féodal" et "réactionnaire", dans le cas du Panchen
Lama, les dirigeants du Parti Communiste autorisent la recherche de la
réincarnation. Ceci dans l'intention évidente de conserver un contrôle ferme sur
les affaires religieuses du peuple tibétain. En désignant son propre Panchen
Lama, la Chine a politisé des questions purement religieuses.
Le 14 mai 1995, le Dalaï-lama, vivant en exil, désigne celui des 3
enfants qu'il reconnaît comme le XIe Panchen Lama : Guendun Choekyi Nyima, alors
âgé de 6 ans. Cette désignation exaspère le gouvernement chinois. Il conteste
cette désignation, provoquant des manifestations, au cours desquelles 48
Tibétains sont arrêtés.
Enlevé par le gouvernement chinois
Trois jour plus tard le 17 mai 1995
Gendhun Choekyi Nyima et sa famille sont arrêtés par les autorités
chinoises.
Quelques jours après, le religieux
dirigeant le comité de recherche, Tchadrel Rinpotché, accusé d'avoir secrètement
informé le Dalaï-lama, est enlevé et "retenu" en Chine. Le gouvernement chinois
procède à une purge parmi les autorités du monastère du Panchen Lama en nommant
8 nouveaux dirigeants prochinois. Environ 50 personnes ayant soutenu l'enfant
sont aussi incarcérées.
Le 18 octobre 1995, le gouvernement
chinois rejette le choix du Dalaï Lama et lui refuse le droit de désigner le
Panchen Lama suivant le système traditionnel tibétain.
La Chine
désigne un faux Panchen Lama
Le 29 novembre 1995, le Parti Communiste
Chinois désigne arbitrairement comme Panchen Lama un autre enfant : Gyaincain
Norbu, fils d'un membre du Parti Communiste Chinois. Cet enfant vivrait
également en résidence surveillée et subirait une éducation spéciale.
Les autorités chinoises ont complètement
nié la détention de Gendhun durant les douze premiers mois et n'ont finalement
admis qu'elles détenaient le petit garçon et ses parents que le 28 mai 1996.
Mais malgré les appels répétés du Gouvernement Tibétain en Exil, d'autres
gouvernements et d'organisations internationales, la Chine a refusé de fournir
des informations sur le lieu de détention du jeune Panchen Lama ou d'autoriser
un observateur indépendant à le voir, lui et ses parents, et à confirmer qu'ils
se portent bien.
Malgré des manifestations à Lhassa, les
protestations du Sénat australien, des 200 députés et sénateurs français (qui
parrainent "le plus jeune prisonnier politique du monde"), la campagne de
l'ensemble des associations pro-tibétaines et d'Amnesty International, etc...,
on est sans nouvelles de l'enfant, de sa famille et de 26 personnes de son
entourage depuis leur enlèvement.
Guendun Choekyi Nyima aura 20 ans le 25
avril 2009 et aura passé presque deux tiers de sa vie en prison.. Il est le
symbole même de la violation des droits de l'enfant par la Chine.
Si le Dalaï Lama actuel venait à mourir,
il est fort probable que les recherches de son successeur seraient confiées au
Panchen Lama. Le gouvernement chinois, en nommant lui-même le XIème Panchen Lama
et en influençant du mieux qu'il peut son éducation, a bien en main le futur du
Tibet.
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