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Ces fleuves sont : l'Indus, 3 barrages
; le Brahmapoutre, 3 barrages ; la Salouen, 5 barrages ; le Mékong, 25 barrages
; le Drichu (Yang Tse Kiang),101 barrages ; le Machu (Hoang Ho), 47 barrages.
Ces travaux amènent à déplacer des populations et à appauvrir davantage celles
dont l'activité dépend du fleuve.
Ces barrages à très grande échelle
inquiètent les scientifiques. Ils provoquent des bouleversements sur les
écosystèmes avec changements climatiques, risques accrus de séismes (dans le
Sichuan en 2008), perte considérable d'eau par évaporation. Les prélèvements
importants lèsent les pays en aval : l'Inde, la Birmanie (barrages sur
l'Irrawaddy), la Thaïlande, le Viet Nam, le Cambodge, le Laos. Pour ces pays,
l'eau est essentielle à l'agriculture et à toute la vie économique. Quel en sera
le prix fixé par la Chine ? La promesse sera-t-elle tenue de leur rétrocéder 40%
en hautes eaux et 17% en basses eaux ?
Ce réservoir n'est pas inépuisable !
Les pluies sont très faibles sur le plateau tibétain, c'est le cumul de la fonte
neigeuse qui alimente les rivières. Or, selon une enquête de 2007, il est
observé un réchauffement climatique avec la fonte précoce du permafrost et des
glaciers qui provoqueront plus de glissements de terrain, d'inondations (le lac
Kokonor s'élèverait de 35 m) et affecteront drastiquement les ressources en eau
potable.
Il y a, au Tibet, 2000 lacs fermés (le
Namtso, lac salé de 2400 km2), le Manasarovar, le Yamdro. La plupart de ces
lacs sacrés servent depuis des décennies de " poubelles " pour les déchets
nucléaires. C'est le cas du Kokonor (4200 km2) où se situait la " Neuvième
académie ", base de développement des armes nucléaires. La couleur bleu sombre
des lacs, reflet de celle du ciel, est liée à la réduction de la couche
atmosphérique. Cette diminution de la diffusion de l'air facilite l'envoi de
missiles (plus de cent bases de lancement).
Les ressources
minières
Le 5 juin 1986, le Dalaï-lama rappelait
: " Dans le passé, nos ancêtres voyaient la terre riche et inépuisablement
nourrissante. Nous savons maintenant que cela ne durera que si nous en prenons
soin. " Du fait de leur attachement à l'harmonie entre la nature et l'homme, les
Tibétains qui connaissaient depuis longtemps leurs ressources riches et variées
ne les ont que peu exploitées. En 1384, un grand initié (Thang Tong), premier
métallurgiste, construisit des ponts en fer étonnants, toujours en état. Il
souhaitait " atteindre l'illumination en aidant les êtres vivants
".
Les réserves de pétrole découvertes, en
1920, par un ingénieur tibétain ne furent pas exploitées pour ne pas perturber
l'écosystème.
La
vraie raison de l'invasion chinoise
A partir de 1954, c'est la ruée vers la
" Maison des trésors de l'Ouest ". Là, réside la vraie raison de l'invasion
chinoise. Le sous-sol pillé au profit de l'économie chinoise lui permet une
formidable expansion. Des sommes gigantesques sont investies par la RPC et les
grandes multinationales. Des routes, puis le train Lhassa-Pékin (2006)
permettent d'acheminer tous ces trésors et de nombreux colons chinois. La Chine
est le deuxième consommateur mondial de produits miniers.
Plus de 126 minéraux sont exploités.
Beaucoup se trouvent en énorme quantité dans le Tsaïdam (Amdo) devenu une mine à
ciel ouvert sur 80% de sa superficie. Parmi les premiers gisements au monde, on
compte l'uranium (plus de 200 sites), le cuivre, la chromite (avec 57% d'oxyde
chromique, elle sert de composant aux aciers spéciaux, à l'inox et aux alliages
de ferrochrome), la potasse, le lithium. Les trois derniers cités se trouvent au
fond des lacs salés de l'Amdo. Le strontium radioactif, le césium (utilisé dans
le domaine militaire), le fer, le chrome, le borax, le bore, le tungstène, le
titanium, le mica, la magnésite, le soufre, le rubidium, l'arsenic, le graphite,
l'argent, le zinc, le sel naturel (qui fournira la Chine pendant 10 000 ans !)
représentent une part importante des réserves mondiales. C'est également le cas
de l'or (alluvial ou non) avec des gisements de dizaines de tonnes ainsi que des
pierres précieuses et semi-précieuses.
Selon de nombreux géologues, le Tibet
est certainement le dernier grand gisement pétrolifère du monde, 200 000 km2
dans le Tsaïdam, avec 42 000 milliards de tonnes de pétrole et 1 500 000
milliards de m3 de gaz. Dans le Changthang, il y a un gisement de 200 millions
de tonnes de pétrole.
L'exploitation excessive des mines a
amené un gaspillage des matières premières, une dégradation de l'environnement
avec la contamination des rivières par le mercure liquide et les milliers de
déchets déversés par les entreprises de produits chimiques. L'atmosphère est
fortement polluée par la houille et les vapeurs acides. Des lieux sacrés et des
pâturages ont été irrémédiablement détruits. L'emploi et la participation libre
des Tibétains dans les mines est infime. Ils ne retirent aucun bénéfice de ce
gigantesque développement industriel, bien au contraire, car ils y perdent leur
mode de vie, obligés de quitter leurs terres défoncées par les engins et
stérilisées. La santé de tous est également en jeu avec des malformations, des
maladies et des décès mystérieux.
Une plus grande attention devra être
portée par la Chine, mais aussi les investisseurs étrangers aux conséquences à
court et à long termes de cette exploitation minière qui ne respecte pas le
développement durable, menace la santé publique, la sécurité des hommes et
l'avenir de la planète de part son impact sur l'Asie toute
entière.
Sources : Rapport du Bureau de
l'Environnement et du Développement, Administration centrale tibétaine,
Dharamsala, Inde - " Le Tibet " de Christian Deweirdt, Eliane Gandia et Marc
Moniez - Eco Tibet France.
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