Un étal d'objets d'art
tibétain - Photo © Richard BROUSSAUD
Les tapis
Ce pays d'élevage de yaks, moutons et chèvres fournit de très
belles laines utilisées depuis le VIIe siècle pour la confection des tapis
familiaux et de selle. Le tissage se distingue par un nouage unique au monde.
Les motifs sont mis en relief par la sculpture aux ciseaux et représentent
souvent les signes auspicieux du bouddhisme.
Les
masques Cet art remonte au XIIIe siècle. Le bois ciselé et le
papier mâché sont les principaux éléments auxquels sont ajoutés du tissu, des
os, de la filasse ainsi que des cornes de yak ou de cerf. Les masques sont
portés par les officiants pour des rituels secrets ou dans des cérémonies
publiques " danses du cham ". Il existe également des masques triangulaires en
étoffe ou en peau de chèvre utilisés dans la " danse du chasseur
".
Les bijoux
et l'orfèvrerie Montés sur argent, les bijoux sont extrêmement
riches en turquoise, coraline, ambre, lapis-lazuli et grenat. Les nomades
portent de magnifiques colliers, bagues, boucles d'oreilles, gau (boîte en
argent ciselé), pendentifs et coiffes. Les pièces d'orfèvrerie, réservées à la
noblesse, comprennent des théières en argent, des reliquaires et des
chörtens.
Les moulins
à prières Objets cultuels très répandus, ils sont l'expression
ancestrale et permanente du bouddhisme. Ils se composent d'un cylindre creux en
argent, bois ou laiton, incluant un mantra et tenu par un manche en bois, os ou
ivoire. Les croyants en le tournant déroulent ainsi leurs prières, sources de
protection et de guérison.
L'artisanat
domestique Il existe une production d'ustensiles rustiques en
bois, cuir ou métal comme les boîtes à beurre, les récipients à offrande, les
coupelles, les barattes et les pots à thé de belle
facture.
L'architecture Les Tibétains assimilent leur
maison à une projection de l'univers. Il en est de même des monastères.
Influencées par l'Asie centrale dans l'emploi de pisé, bois et fibres végétales,
ces constructions se caractérisent par un parfait équilibre avec le paysage
autant pour les formes que les coloris. L'étage supérieur est blanc, domaine des
dieux, l'intermédiaire ocre, celui des hommes, le rez-de-chaussée et celui des
démons, noir. Avec les chörtens, les murs de manis (pierres écrites et
colorées), les lungtas (drapeaux de prières) et les tentes noires des nomades,
le paysage est magique.
La
médecine Songsten Gampo convie des médecins indiens, persans et
chinois à rédiger un traité de médecine. Le code de l'Amchi (médecin) est édicté
sous Trisong Detsen. La première école de médecine " Chakpori " est créée au
XVIIe siècle et l'Institut " Mentsekang " voit le jour sous le XIIIe
Dalaï-lama.
La maladie est régie par le karma. Le
corps humain se compose de cinq éléments devant être en équilibre : la terre
constitue le corps physique ; l'eau est le principe de cohésion ; le feu est la
maturation ; l'air gère les activités nerveuses et motrices ; l'éther est le
support des éléments précédents. Les énergies se concentrent sur les
shakras.
Le diagnostic repose sur la prise du
pouls, l'examen des urines, l'interrogatoire sur l'alimentation et la palpation.
L'altruisme et l'érudition de l'amchi en font un personnage important qui
respecte onze vœux bouddhistes (comme dans le serment d'Hippocrate). Il
considère le patient dans sa globalité.
La thérapeutique utilise des plantes et
des minéraux permettant la fabrication de pilules ; certaines contiennent de
l'or " pilules précieuses ". Le thermalisme, le contrôle du souffle par le yoga,
les moxas, les onguents, les cataplasmes, et maintenant des traitements
occidentaux prescrits dans les camps de réfugiés sont aussi utilisés. Par
contre, au Tibet, la population se méfie des médecins chinois et des hôpitaux à
cause des avortements forcés, des expérimentations et des prélèvements
d'organes.
La place
des jeunes dans la société Les Tibétains développent un système
social dynamique qui les unit. Cette permanence s'explique par le fait qu'au
Tibet l'aîné des enfants, à son mariage, hérite de tous les biens et position
sociale de son père. Le village est donc dirigé par des jeunes.
En Himalaya, les poésies, contes,
proverbes et dictons sont à la base des croyances populaires. Les fables
apprennent aux enfants à être courageux, stimulent leur imagination et leur
intelligence. Avant huit ans, les enfants assument déjà un rôle actif au foyer.
Les aînés surveillent les troupeaux, alors… la chasse aux loups à coups de
pierre devient une réalité. Un proverbe dit : " Un homme qui
possède un peu de savoir est comme un borgne, tandis qu'un homme de grand savoir
a des milliers d'yeux ". On explique donc au jeune Tibétain que c'est une faute
de ne pas croire aux livres. Grâce à l'enseignement des moines, le taux
d'alphabétisation, avant l'invasion chinoise, était élevé. C'est moins le cas
aujourd'hui !
L'apprentissage des vertus bouddhistes,
l'affection de leur famille, l'importance accordée à l'astuce et à l'espièglerie
en font des gamins responsables et vifs. Les parents leur apprennent le respect
de toute vie même celle d'un insecte.
Le Drapeau,
histoire et symbolisme
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