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" Troubles au Tibet
" Dessin paru dans le journal Le
Temps
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L'ordre chinois règne à Lhassa pour le retour des touristes étrangers.
Lhassa
Mardi
24 juin 2008
Le Tibet à nouveau ouvert aux étrangers
mercredi
Le Tibet sera à nouveau ouvert aux touristes
étrangers à partir de mercredi, a annoncé mardi l'agence officielle
Chine nouvelle, citant un responsable du tourisme dans la région
himalayenne.
Le Tibet sera à nouveau ouvert aux touristes
étrangers à partir de mercredi, a annoncé mardi l'agence officielle
Chine nouvelle, citant un responsable du tourisme dans la région
himalayenne.
Selon l'agence, un petit nombre de touristes
étrangers sont attendus mercredi à Lhassa, où de violentes
manifestations contre le pouvoir chinois avaient éclaté en mars,
poussant Pékin à fermer la région aux visiteurs extérieurs.
Pendant la répression qui avait suivi, les autorités
chinoises avaient d'abord interdit l'accès du Tibet à tout visiteur.
Ensuite, les habitants de la Chine continentale ont été à nouveau admis
à y entrer fin avril et les touristes venant de Hong Kong, Macao et
Taïwan en mai.
Mais la région restait fermée aux étrangers et aux
journalistes, entraînant des difficultés pour de nombreuses entreprises
de Lhassa, selon les médias officiels.
L'hôtel Lhassa, l'un des principaux établissements
de la ville, a licencié temporairement plus des trois quarts de son
personnel après les émeutes, selon le quotidien officiel Tibet
Daily.
Avant les émeutes, les prévisions officielles
misaient sur cinq millions de visiteurs en 2008 au Tibet et une
augmentation de 24% des recettes du tourisme.
Mais depuis fin avril, les touristes n'ont été que
120.000. L'annonce de la réouverture du Tibet aux étrangers survient
trois jours après le passage de la flamme olympique à Lhassa, sous haute
surveillance policière.
Selon des responsables tibétains en exil, 203
personnes ont été tuées au cours de la répression des émeutes qui
avaient éclaté à Lhassa après des marches pacifiques de moines
bouddhistes, organisées pour marquer l'anniversaire de l'insurrection de
1959. Ces émeutes avaient gagné ensuite le plateau tibétain.
Pékin avait signalé pour sa part la mort d'un
"insurgé" tibétain tué par les forces de l'ordre et déclaré les
"émeutiers" responsables de la mort de 21 personnes.
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Paris
Samedi 26 avril
2008
Malgré son offre de dialogue,
Pékin maintient ses attaques contre le
Dalaï-Lama
LeMonde.fr Au
lendemain du geste d'ouverture de Pékin à l'égard du dalaï-lama, les
médias chinois ont conservé, samedi 25 avril, un ton très sévère à
l'encontre du chef spirituel tibétain. Vendredi, la Chine a proposé de
reprendre le dialogue avec un représentant du dalaï lama, une annonce
surprise à trois mois des Jeux Olympiques de Pékin. Un geste salué par
Paris, Berlin, Londres et Washington. Si le dalaï-lama a
salué samedi l'offre de la Chine, il a souligné qu'il voulait des
"discussions sérieuses" avec Pékin. "Je n'ai pas encore reçu
d'informations détaillées, mais de manière générale il est bon de
parler", a-t-il déclaré. Tout en précisant qu'il souhaitait "une
discussion exhaustive" sur les problèmes du Tibet. Une rencontre
uniquement destinée à calmer les inquiétudes de la communauté
internationale n'aurait "aucun sens", a-t-il prévenu.
La presse officielle chinoise n'a mentionné que
brièvement cette offre de dialogue, samedi, et a en revanche publié de
longs articles réitérant ses attaques à l'encontre du dalaï-lama, en
l'accusant de déstabiliser le Tibet."La clique du dalaï lama a utilisé
tous les moyens possibles pour saper la stabilité et le développement du
Tibet", a affirmé samedi le Quotidien du Peuple, l'organe officiel du
Parti communiste chinois, sous le titre : "Leur action a sérieusement
violé les enseignements bouddhistes".
Cocktail
répression/ouverture
Dans le même ordre d'idée,
le Quotidien du Tibet cite un responsable chinois réitérant la position
de Pékin : le dalaï-lama a orchestré les émeutes meurtrières du 14 mars
à Lhassa. "La clique séparatiste du dalaï-lama est la principale source
d'influence pesant sur la stabilité du Tibet. Elle est le principal
problème caché pesant sur le développement stable du Tibet, nous
promettons de mener une lutte résolue !", écrit le
quotidien.
Le cocktail
répression/ouverture de Pékin ne surprend pas certains sinologues.
"Toutes les attaques à son encontre peuvent être vues comme des
tactiques d'avant-négociations destinées en partie à renforcer le
nationalisme et dans le même temps à affaiblir sa position lors de
discussions à venir", a expliqué à Reuters Robbie Barnett, spécialiste
du Tibet à l'université Columbia.
Rappelant que les six
cycles de discussions engagés depuis 2002 entre la Chine et des
émissaires du dala-lama n'ont produit aucun résultat tangible,
l'universitaire estime cependant qu'"il est difficile de percevoir de
bonnes intentions derrière les décisions de Pékin", ajoute-t-il.
Pour Andrew Fischer,
spécialiste du Tibet à la London School of Economics, "la première
indication du sérieux de la proposition chinoise sera de voir si les
négociateurs disposent de plus de pouvoirs" que ceux ayant jusque là
participé aux discussions seront envoyés pour négocier avec le dalaï
lama.
"Si le Parti communiste est
vraiment intéressé par des négociations sérieuses, le premier pas à
accomplir est de limoger [le chef de la province] Zhang Qingli", connu
pour son extrême sévérité, a estimé Tsering Shakya, professeur
d'histoire tibétaine à l'Université de Vancouver.
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Pékin
Samedi 26 avril
2008
La Chine promet de
dialoguer
avec des envoyés du
Dalaï-Lama
Le Monde - Bruno
Philip Dans un geste de conciliation à l'égard d'une
communauté internationale qui ne cesse, depuis le début des troubles au
Tibet, de lui demander d'engager un dialogue avec le dalaï-lama, la
Chine a annoncé, vendredi 25 avril, que des responsables chinois
rencontreront "dans les jours qui viennent" des émissaires du chef
spirituel tibétain.
C'est par le biais de l'agence de presse Chine
nouvelle que les autorités de la République populaire ont fait savoir
que des responsables du "département approprié du gouvernement central"
s'entretiendront bientôt avec "des représentants personnels du
dalaï-lama". Passant sous silence les pressions exercées par l'Europe et
les Etats-Unis sur la Chine, la dépêche de l'agence de presse officielle
du régime chinois indique que ce geste de bonne volonté est la réponse
"aux demandes répétées du dalaï-lama de reprendre les discussions". "La
politique du gouvernement central à l'égard du dalaï-lama a toujours été
de laisser ouverte la porte du dialogue", assure l'article de l'agence
qui dit "espérer que, grâce à ces contacts et à ces consultations", les
partisans du dalaï-lama "feront des efforts crédibles pour cesser leurs
activités qui ont pour but de diviser la Chine, arrêteront de comploter,
d'inciter à la violence et de saboter les Jeux olympiques".
Le geste de Pékin, dont on ne
sait au juste quelle portée il pourrait avoir dans un hypothétique
règlement de la crise au Tibet, pourrait contribuer à faire baisser la
tension entre les pays occidentaux, quasi unanimes dans leur
condamnation de la répression chinoise depuis les émeutes de Lhassa, le
14 mars.
Même symbolique, le geste de
Pékin pourrait également amener les dirigeants des pays qui ont menacé
de boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, le 8 août, à
revenir sur leur décision. Nicolas Sarkozy, qui avait proposé au
gouvernement chinois de servir d'intermédiaire pour faciliter un
dialogue entre la Chine et le dalaï-lama, s'est félicité de la "reprise"
annoncée de ces discussions.
Le président de la Commission
européenne, José Manuel Barroso, qui est arrivé, jeudi, dans la capitale
chinoise pour une visite de trois jours, a déclaré qu'il espérait que le
geste de Pékin permettra de "créer (les conditions) d'une meilleure
compréhension entre la Chine et l'Europe".
Des envoyés du dalaï-lama ont
rencontré à six reprises, entre 2002 et 2007 des responsables chinois,
dans le cadre de discussions qui n'ont jamais abouti. Depuis les années
1980, des délégations du gouvernement tibétain en exil, basé en Inde,
sont venues en Chine et se sont rendues au Tibet. La reprise de ce
dialogue, réduit ces derniers temps à un dialogue de sourd, ne signifie
donc rien en elle-même : la Chine n'a jamais cessé d'accuser le
dalaï-lama de visées "séparatistes" et la propagande du régime a durci
encore le ton à son encontre depuis le début de manifestations que le
chef spirituel tibétain a été accusé par Pékin d'avoir fomentées. On
voit mal ce qui pourrait être négociable entre les deux parties, Pékin
n'étant pas prêt à accorder la véritable "autonomie" pour le Tibet que
le dalaï-lama réclame et que la Chine associe à une volonté
"indépendantiste".
Il n'est pas aisé pour la Chine
de justifier la reprise de ce dialogue avec des proches du "loup en
habit de moine", formule en vigueur pour qualifier le dalaï-lama. Pékin
ne veut surtout pas donner l'impression d'avoir cédé aux pressions
étrangères. Seul l'enjeu crucial des Jeux olympiques a conduit les
dirigeants chinois à prendre cette décision. L'annonce de cette
rencontre n'empêche pas que les médias officiels chinois continuent de
conspuer le dalaï-lama : le Quotidien du peuple, le journal du Parti
communiste chinois, a accusé samedi la "clique" du dalaï-lama de
chercher à "conspirer pour pousser l'opinion publique mondiale à se
tourner contre la Chine".
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Les 27 ministres des Affaires étrangères européens ne se
" mouillent " pas !
Quid des "
JO " dans leur déclaration ?
(29 mars
2008)
(Source : site de la présidence de
l’Union Européenne)
Déclaration de l’Union Européenne sur la situation au
Tibet
" Les 27 ministres des Affaires
étrangères de l’Union européenne et la Commission européenne ont débattu
de la situation au Tibet.
Ils ont réitéré leur grande
inquiétude à l’égard des événements survenus dans la région autonome
chinoise du Tibet. L’Union européenne tient à condamner toute forme de
violence et à présenter ses sympathies aux victimes.
L’Union européenne appelle à
l’arrêt de la violence et réclame que les détenus soient traités en
conformité avec les normes internationales.
L’Union européenne exige la
transparence des informations et, par conséquent, le libre accès des
médias au Tibet.
L’Union européenne prend note
du récent engagement du dalaï-lama à la non-violence et à l’autonomie,
non à l’indépendance, du Tibet. Elle appelle à un dialogue concret et
constructif en vue d’aborder des questions essentielles, comme celle de
la sauvegarde de la langue, de la culture, de la religion et des
traditions tibétaines.
L’Union européenne
entend suivre avec beaucoup d’attention la situation des droits de l’homme
en Chine."
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Excuses de l’ambassadeur de
Chine à la France
Lhassa / Villiers-le-Bel... même répression policière
?
M. Qu Xhin ne semble pas sorti de la "révolution
culturelle" (*
NDLR)
AFP - 01 avril
2008
François Fillon a indiqué, le
1er avril, que l’ambassadeur de Chine en France avait "présenté ses
excuses" après les propos d’un représentant de son ambassade comparant
les violences au Tibet aux violences urbaines de novembre 2007 à
Villiers-le-Bel (Val-d’Oise).
"On n’a pas laissé faire", a affirmé le Premier
ministre sur France Inter.
M. Fillon a ajouté qu’il y avait eu "une
protestation immédiate du ministre de l’Intérieur (Michèle
Alliot-Marie), qui a proposé à l’ambassadeur de Chine de retirer toutes
les forces de police qui gardent l’ambassade de Chine puisque ces forces
de police étaient comparées aux forces chinoises au Tibet".
"L’ambassadeur a réagi
immédiatement pour présenter ses excuses et pour souhaiter naturellement
que ces forces de police restent à proximité de l’ambassade", a-t-il
indiqué.
Le 26 mars, Qu Xing, numéro
deux de l’ambassade de Chine à Paris, avait comparé les violences qui
ont fait officiellement une vingtaine de morts au Tibet à une série
d’arrestations menée en février par la police à Villiers-le-Bel.
"Il y a quelques mois à
Villiers-le-Bel il y a eu des émeutes. 1 000 policiers ont été envoyés à
Villiers-le-Bel pour une petite ville de 26 000 habitants", avait-il
affirmé.
Interrogé pour savoir si la Chine
accepterait l’envoi éventuel d’une mission de l’ONU enquêter au Tibet,
il avait répondu : "est-ce que vous laisseriez une mission des Nations
unies pour voir ce qui s’est passé à Villiers-le-Bel ?"
(*) Voir l'émission "A vous de
juger", d'Arlette Chabot, sur le site de France 2 (NDLR) pour vous
faire une idée sur la position du gouvernement chinois en matière de
Libertés et de Droits de l'homme... EDIFIANT !
La "langue de
bois" de M. Qu Xing, ministre et numéro 2 de l'ambassade de
Chine en France, en est une brillante caricature.
Deux émissions à voir
absolument
"A VOUS DE JUGER" d'Arlette Chabot - France
2
"MOTS CROISES" d'Yves Calvi - France
2
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Où notre " French Doctor " reparle de Droits de l'Homme
!
Entretien du Ministre des Affaires étrangères
et européennes, Bernard Kouchner, avec le Quotidien
Libération
(Paris, 26 mars
2008)
Q -
On vous reproche d’être très discret sur le Tibet. Vous êtes-vous
converti à la Realpolitik ?
- R - Je me suis exprimé dès le
14 mars pour condamner les violences. Mais les Droits de l’Homme ne
peuvent pas résumer une politique. Du moins quand on est responsable du
ministère des Affaires étrangères. C’est une exigence, mais cela ne peut
pas être la seule politique, hélas.
Q
- Vous ne vous sentez pas en porte-à-faux parfois au sein
du gouvernement ?
- R - Je n’étais pas très
content pour l’affaire Kadhafi, mais je l’ai manifesté. Il faut prendre
en compte les intérêts multiples, dont les Droits de l’Homme.
Q - Bernard Kouchner ne peut pas faire plus sur
le Tibet ?
- R - Si on veut ne pas être
suivi, on peut. Mais qu’est-ce qu’on peut faire de plus sur le Tibet ?
Il y a dix jours, j’ai dit que j’étais prêt à recevoir le Dalaï Lama.
Mitterrand et Chirac ne l’ont jamais reçu en visite officielle. Nous
avons appelé "l’attention des autorités chinoises au respect des Droits
de l’Homme à l’approche des Jeux olympiques" : c’est assez clair, non
?
Q - Votre passé
de "French doctor" ne suscite-t-elle pas une attente particulière à
votre endroit ?
- R - J’ai toujours dit que la
politique et l’humanitaire, les Droits de l’Homme étaient imbriqués,
j’ai même été très critiqué pour cela. J’écoute avec beaucoup
d’attention ce que disent les militants, mais un ministre des Affaires
étrangères ne peut pas avoir la même liberté. Et pas seulement pour le
Tibet. Sauf à démissionner le lendemain. Le jour où je trouverai cela
insupportable, il faudra que je m’en aille. Je demeure un militant des
Droits de l’Homme. Regardez ce que nous avons fait pour le Darfour avec
l’Eufor (force européenne dans l’Est du Tchad), qui va sécuriser un
demi-million de personnes.
Q - Quelle
est votre marge de manœuvre ?
- R - Peut-être que je ne
l’utilise pas assez. Mais sur le Tibet, les choses évoluent. Lors du
dernier conseil des ministres, j’ai dit que les Chinois se trompaient de
manière assez virulente. Nous avons eu un débat avec le président et les
ministres, ce qui n’est pas très fréquent.
Q - Cherchez-vous à
ménager la Chine dont le soutien est indispensable sur les dossiers de l’Iran
ou du Darfour ?
- R - Nous sommes aussi
contraints de ménager un certain nombre d’intérêts économiques pour ne
pas creuser le chômage : cela s’appelle gouverner. Mais ce n’est pas
pour cela que nous ne disons rien.
Q - Le président Sarkozy vous a-t-il déjà rappelé à l’ordre
?
- R - Il ne m’a jamais donné
d’ordre. Une fois il m’a donné un conseil sur l’Afrique. Mais il ne
m’utilise pas. Personne ne m’a jamais dit : "Tais-toi !"
Q - N’êtes-vous pas dans
une position schizophrénique ?
- R -
C’est le boulot ! Aucun ministre des Affaires étrangères n’a pu dire ce
qu’il veut et durer plus de huit jours./.
Entretien
du Ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner,
avec le Quotidien Le Parisien
(Paris, 26 mars
2008)
Q - Certains
s’étonnent de la réaction timide de la France au sujet du Tibet. D’autres
pays ont réagi plus vigoureusement...
- R - C’est vrai. Le terme
"retenue" employé à propos des événements n’était pas très heureux et
nous l’avons modifié. Militant des Droits de l’Homme et ministre des
Affaires étrangères, ce n’est pas exactement le même rôle. Mais je ne
suis pas complètement incompétent. Je ne vais pas dresser ici la liste
des prix des Droits de l’Homme que j’ai reçus dans ma vie. Quand on est
au gouvernement, on ne dit pas n’importe quoi. Dans cette affaire, il
faut être efficace.
Q - Jack Lang vous
appelle à sortir de votre réserve ?
- R - En 1988, j’étais
secrétaire d’Etat à l’Insertion sociale. J’ai fait un papier dans "Le
Monde" qui m’a valu une volée de bois vert de mon Premier ministre
Michel Rocard, du ministre des Affaires étrangères Roland Dumas et du
président Mitterrand parce que je parlais des Tibétains et que je disais
: "Ces gens ont des droits culturels qu’il faut respecter". Ca a été
terrible ce que j’ai pris. La même année j’ai reçu clandestinement le
Dalaï Lama, seul. Je l’ai vu plusieurs fois, on se connaît bien. Comment
peut-on croire une seconde que j’aie basculée de l’autre côté ? Je
n’accepte pas ces leçons. Mais je dis que pour faire accepter certaines
avancées aux Chinois, mieux vaut ne pas les braquer. On doit tenir
compte de la réalité. J’ai reçu hier matin une pétition de 220
intellectuels en faveur du Tibet. Je me suis posé la question : faut-il
la signer ? Non, je pense être plus utile là où je suis. Lorsque j’aurai
quitté le Quai d’Orsay, alors oui, je recommencerai à signer ce genre de
texte.
Q - Que peut faire la France
?
- R - Pour la cérémonie
d’ouverture des Jeux olympiques, nous verrons en fonction de l’évolution
de la situation. Nous allons en parler à Vingt-sept, vendredi (28 mars),
lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union
européenne. Ce serait formidable si nous pouvions dégager une position
commune. Mais boycotter les Jeux n’aurait aucune efficacité, on a bien
vu ce qui s’est passé à Moscou en 1980, cela n’a rien changé. Par
ailleurs, le Dalaï Lama ne réclame pas le boycott. Ne soyons pas plus
tibétains que les Tibétains. Souvenez-vous du poing levé des athlètes
noirs aux Jeux olympiques de Mexico en 1968. Une image qui a fait le
tour du monde. J’observe avec intérêt toutes les initiatives avant et
pendant les Jeux.
Q - La
situation va-t-elle durer au Tibet ?
- R - Oui. Le mouvement repose
sur quelques chose de profond. Les Chinois ne s’en rendent pas compte.
Parler de clique à propos du Dalaï Lama, cela n’est pas très
supportable. Cet homme a été Prix Nobel de la paix, on ne peut pas
l’accuser de mensonges, de calculs, d’arrière-pensées. Il est ouvert au
dialogue et ne réclame pas l’indépendance. C’est l’interlocuteur tout
désigné. Les Chinois doivent l’admettre.
Q - Quelle est la bonne manière pour parler
aux Chinois ?
- R - Ne pas les offenser. Avoir
de la patience, de la patience, de la patience. Ils finiront par
comprendre que quelques millions de Tibétains ne menacent pas un
milliard trois cent millions de Chinois. Les Tibétains sont très
cultivés, profondément humanistes. J’espère que la répression va cesser
; si les arrestations se poursuivent, il faudra se montrer encore plus
ferme.
Q - La
politique étrangère française n’oublie-t-elle pas les Droits de l’Homme
?
- R - Les Droits de l’Homme ne
peuvent pas résumer une politique étrangère. C’est une exigence, une
nécessité, une aspiration constante. Je reste un vrai militant des
Droits de l’Homme.
Q - Vous être blessé par les critiques
?
- R - Oui, parce que je suis un
sentimental. Mais politiquement ça ne me touche pas. Je connais les jeux
de rôle auxquels on se livre en permanence. Ceux qui me critiquent, je
ne les ai pas vus beaucoup sur les terrains des Droits de l’Homme depuis
quarante ans. On demande : pourquoi a-t-il changé ? Mais je n’ai pas
changé.
Q - Si
le Dalaï-Lama venait en France et voulait rencontrer Sarkozy, que conseilleriez-vous au président
?
- R - Je lui conseillerais de le
rencontrer. Pour les gens, c’est un chef religieux, c’est le guide du
peuple tibétain. Selon moi, il faudrait donc le rencontrer... mais ce
n’est pas moi qui décide.
Q - Même si ça nous fâche avec la Chine
?
- R - Oui, il faut peser les
enjeux. C’est ça la "realpolitik", c’est ça qui est difficile, la
différence entre signer une pétition ou être responsable de la politique
étrangère sous les ordres du président de la République. Cela étant les
Allemands ont reçu le Dalaï Lama et font du commerce avec le
Chine.
Q - Vous avez des états d’âme au gouvernement
?
- R - Bien sûr mais, pour le
moment, la barque de l’amour ne s’est pas heurtée à la vie
quotidienne.
Q - Vous
vous attendiez à cela ?
- R - Oui, et même à pire.
Jamais le président, à deux exceptions près, ne m’a dit non. Quand je
lui ai proposé quelque chose, il ne m’a jamais interdit de le faire. Je
ne suis pas obligé d’être toujours d’accord, le président existe, avec
sa politique, avec ce qu’il a promis dans sa campagne et qu’il essaie de
tenir, sur les infirmières et sur Ingrid Betancourt. On a fait l’Union
pour la Méditerranée, on a fait la Conférence de Paris sur la Palestine
qui a permis de mobiliser 7,7 milliards d’euros, on a agi pour le
Darfour avec l’Eufor au Tchad, on prépare la conférence sur
l’Afghanistan... Dire qu’il n’y a pas de politique extérieure de la
France, c’est gonflé. Lisez les journaux étrangers : ils n’arrêtent pas
de dire que la France bouge à nouveau ! C’est ce qu’a dit Obama, il
trouve que Sarkozy est un type formidable..
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Olympie - Lundi 24 mars 2008 -
France Info 12:24
JO :
Pékin loin de la controverse
En dépit des foyers
d’opposition aux Jeux plus ou moins actifs de par le monde, les
autorités chinoises préparent l’évènement sans déroger au programme
établi. Ce matin, la flamme est partie d’Olympie, en Grèce, comme le
veut la tradition.
Comme rarement par le
passé, la cérémonie d’allumage de la flamme olympique, ce matin en
Grèce, était strictement encadrée et placée sous un important dispositif
de sécurité. Le CIO et Pékin, ville hôte des Jeux 2008, craignaient des
protestations, ou actions menées par des militants des droits de l’Homme
.
Trois hommes présentés
comme des membres de l’association Reporters sans frontières (RSF) ont
tenté de s’approcher de la tribune pendant le discours du responsable
chinois du Comité
(dont le secrétaire
général de RSF Robert MENARD, NDLR). L’un
d’eux a eu le temps de déployer une banderole sur laquelle était inscrit
"Boycottez le pays qui piétine les droits de l’Homme". Un autre a crié
de derrière la tribune officielle "liberté, liberté".
Ce qui n’a pas empêché le
départ de la flamme, pour un périple prévu de 137.000 kilomètres à
travers les cinq continents. Elle a été confiée au premier relayeur, le
Grec médaillé d’argent de taekwondo en 2004, Alexandros
Nikolaidis.
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Le CIO
demande l’arrêt des violences
France Info - Dimanche 23
mars 21:55
Le Comité international
olympique (CIO) est sorti de son silence sur la question du Tibet. Il a
appelé à l’arrêt des violences au Tibet, tout en rappelant que son rôle
primordial était d’organiser les "meilleurs Jeux olympiques possibles"
cet été à Pékin.
Le Comité International
Olympique marche sur des oeufs. D’un côté, il doit faire preuve de
diplomatie vis-à-vis de Pékin, d’un autre il était interpellé par les
manifestants pro-Tibet et par de nombreux athlètes depuis le début de la
crise au Tibet.
Réagissant aux accusations de
ne pas faire suffisamment pression sur Pékin concernant les droits de
l’homme, son président Jacques Rogge a affirmé que les JO allaient
pousser la Chine au changement. “Le CIO a déjà fait part de son espoir
de voir ce conflit résolu pacifiquement le plus tôt possible”, a déclaré
Rogge peu avant son arrivée sur le site d’Olympie, où il doit assister
aujourd’hui à l’embrasement de la flamme olympique. “La violence, quelle
qu’en soit la raison, est contraire aux valeurs et à l’esprit
olympiques.”
“Nous pensons que la Chine
changera en s’ouvrant au monde grâce aux 25.000 journalistes qui
assisteront aux Jeux. Les Jeux olympiques sont une force du bien. Ils
sont un catalyseur de changement, mais pas une
panacée.”
De son côté, un groupe de
Tibétains en exil a exhorté le CIO à annuler le passage de la flamme
olympique par le Tibet. Si le CIO a un tant soit peu de respect pour
lui-même, la première chose à faire est de ne pas faire passer le relais
par le Tibet, a déclaré dimanche aux journalistes Tenzin Dorjee,
directeur adjoint d’“Etudiants pour un Tibet
libre.”
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Les internautes menacés à propos du
Tibet Jeudi 20 mars 2008 par Jean-Paul Ribes
Reporters sans frontières a reçu une copie d'un message
qui interdit aux internautes de parler des événements au Sichuan et dans
les provinces à peuplement tibétain. Le message en chinois a circulé sur
la messagerie instantanée QQ utilisée par les Tibétains qui vivent en
dehors du Tibet : - Annonce du Bureau de la surveillance de
l'Internet .
" Nous informons les
internautes qu'il est interdit de publier des informations sur les
événements tibétains. A partir de ce jour, le Bureau de surveillance de
l'Internet va assurer le filtrage et la censure. "
" Il est interdit de poster, de
faire circuler et de discuter d'éventuels rapports concernant les
événements tibétains à Chengdu. "
" Tout contrevenant verra son
adresse IP transmise aux organes de police qui prendront des mesures
nécessaires. " Source : RSF 20 mars
2008 ______________ Appel
Urgent...
Samdhong Rinpoché, premier
ministre du gouvernement tibétain en exil
Le 17 mars
2008. Depuis le 10 mars 2008, plusieurs manifestations ont
lieu successivement dans différentes régions du Tibet (aussi bien à
l'extérieur qu'à l'intérieur de la Région autonome du Tibet), et ont été
brutalement réprimandées. La situation actuelle du Tibet
est très grave. Le gouvernement chinois a lancé un ultimatum qui expire
ce soir à minuit. Nous sommes donc extrêmement préoccupés car il est à
craindre qu'il y aura des massacres en grand nombre de Tibétains après
l'expiration de cet ultimatum. L'administration centrale
tibétaine lance un appel urgent à la communauté internationale dont les
Nations-unies, les gouvernements, les Parlements, les associations de
défense des droits de l'Homme et les groupes de soutien au Tibet afin de
demander aux dirigeants chinois pour que cesse immédiatement la
répression d'une part, et que soient libérés tous les Tibétains détenus
d'autre part, mais également afin d'offrir des soins médicaux aux
blessés. Nous lançons un appel tout particulièrement au
Conseil des Droits de l'Homme des Nations-unies afin de dépêcher dans
les plus brefs délais une délégation d'enquête dans toutes les régions
concernées du Tibet pour empêcher la dégradation éventuelle de cette
situation déjà très critique. Professeur Samdhong
Rinpoché KASHAG Cabinet de l'administration centrale
tibétaine DHARAMSALA Inde ___________
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Copyright
Reuters/ stringer China
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Le Dalaï Lama invité officiellement en Europe.
Mercredi 19 mars 2008 par
Redaction Tibet Info (JMB)
Les critiques du gouvernement
chinois contre le Dalaï Lama ont un effet inverse dans l’opinion
internationale.
Après l’annonce de Gordon Brown
de rencontrer le Dalaï Lama lors de sa prochaine visite au Royaume-uni,
les réactions s’enchaînent.
- Grande-Bretagne : Premier
Ministre et le Prince Charles. - Pologne : Chambre haute, Premier
Ministre et Lech Walesa. - France : Appels du Sénat
et Assemblée Nationale.
A quand une prise de
position claire du Président Nicolas SARKOZY et de son
ministre Bernard KOUCHNER ? Serons-nous, nous le Pays des Droits de l'Homme,
comme chacun se plaît à le rappeler... à la traîne des nations
!
Chacun sait bien qu'à six mois des JO de
Pékin c'est " le moment ou jamais " pour une intervention constructive
des chefs d'Etats démocratiques et du Comiré International Olympique (rappelons
que le CIO avait, parmi ses critères d'attribution des Jeux, le
respect des Droits de l'Homme !!!) pour faire avancer la cause tibétaine et
respecter les Droits de l'Homme en Chine.
Richard BROUSSAUD,
webmestre
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Tibet : 10 morts à Lhassa selon l'agence
Chine nouvelle...
Vraisemblablement une centaine selon le gouvernement
tibétain en exil !
France Info - 15 mars
2008
Dix morts c’est le chiffre de
l’agence oficielle Chine Nouvelle. Mais le gouvernement tibétain en exil
confirme trente décès, et affirme qu’il a des informations faisant état
d’une centaine de personnes tuées dans les émeutes. Ce matin le calme
est revenu dans les rues de la capitale tibétaine où patrouillent des
tanks et des véhicules militaires.
Les autorités chinoises ont
donné un ultimatum aux manifestants. Toujours selon Chine Nouvelle, les
personnes ayant participé aux émeutes à pourraient bénéficier de leur
“clémence” s’ils se rendaient d’ici lundi à
minuit.
Selon les autorités chinoises
qui parlent de manifestations “fomentées par le dalaï lama et sa
clique”, les exactions ont été menées par des “casseurs” et des
“saboteurs”. Les autorités chinoises ont affirmé que la loi martiale
n’était pas en vigueur à Lhassa. Mais l’accès du Tibet aux touristes
étrangers en Chine est désormais impossible, selon plusieurs
tour-opérateurs chinois.
Des événements que les chinois peuvent - en partie
- suivre à la télévision.
http://www.france-info.com/spip.php?article110042&theme=14&sous_theme=17
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Rama Yade
a appelé à la " libération
des manifestants pacifiques "
L'interview de Rama
Yade secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Europe 1 - mardi 18
mars 2008
"Toute escalade sur la question
du Tibet aura des conséquences sur l'image de nos amis chinois par
rapport aux jeux Olympiques", a-t-elle estimé, tout en réaffirmant que
la France s'opposait à un boycott des JO de Pékin en août. "Un boycott
ne permettra pas de régler le problème du Tibet, ni la question des
droits de l'Homme en Chine", a-t-elle assuré.
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Le sénateur Louis de
Broissia,
président du groupe
d’information sur le Tibet au Sénat
Des drapeaux tibétains sur les édifices
publics
Dimanche 16
mars 2008
Le drapeau tibétain a été hissé
dimanche soir 16 mars sur le Conseil général de Côte d’Or "en signe
d’émotion et de soutien" avec le peuple tibétain et devrait "flotter sur
(tous) les édifices publics français", a annoncé son président, le
sénateur UMP Louis de Broissia.
M. de Broissia, également
président du groupe d’information sur le Tibet, a indiqué dans un
communiqué qu’il avait demandé au "gouvernement français d’exiger la fin
immédiate des massacres, la libération des prisonniers sous contrôle
international".
"Le parlement français milite
énergiquement pour l’instauration d’un dialogue réel sur l’autonomie
tibétaine avec Sa Sainteté le Dalaï Lama : quelle erreur pour la Chine
d’être restée sourde !", a conclu M. de Broissia.
S’inspirant de cette
initiative, le Comité de Soutien au Peuple Tibétain demande à tous les
amis du Tibet d’inviter les conseils municipaux et les maires
nouvellement élus ou réélus, ainsi que les conseillers généraux, à en
faire de même et à arborer le drapeau du Tibet, pour lequel on meurt
dans les rues de Lhassa et d’autres villes tibétaines, en signe de
solidarité.
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Les autorités chinoises promettent d’abattre la
rébellion
dimanche 16 mars 2008 par
Redaction Tibet Info (JMB)
Le gouvernement chinois a déclaré la "guerre populaire" aux
insurgés du Tibet
, tout en affirmant
maîtriser la situation le 16 mars à Lhassa, secouée par des violences
qui ont fait 80 morts.
"Nous n’avons pas décrété la
loi martiale et la situation au Tibet dans l’ensemble est bonne
maintenant" [1], a affirmé le maire, Doje Cezhug, cité par l’agence
officielle Chine Nouvelle (Xinhua).
Les autorités ont juré de
maintenir l’ordre et de "réagir fermement" aux auteurs des violences à
Lhassa, que Pékin accuse d’être des séparatistes à la solde du Dalaï
Lama.
Selon le Quotidien du Tibet,
les responsables locaux ont tenu une réunion de crise samedi 14 mars,
sous la houlette du secrétaire régional du Parti communiste, Zhang
Qingli.
"La réunion a souligné qu’il
fallait (...) livrer une guerre populaire contre la division et pour
protéger la stabilité", écrit le journal.
A Lhassa, les autorités
régionales ont réitéré les accusations officielles de complot
soigneusement fomenté par ses fidèles.
"Les faits montrent clairement
une orchestration minutieuse des forces séparatistes et réactionnaires
de l’intérieur et de l’étranger", dont "le but est l’indépendance",
indique le Quotidien du Tibet.
A cela, le gouvernement
tibétain en exil répond en rejetant ces accusations chinoises, rappelant
que le chef spirituel tibétain était "un apôtre de la paix".
"La
paix au Tibet a persisté grâce au Dalaï Lama. Il est un apôtre de la
paix, et ne pourra jamais demander à quiconque de céder à la violence",
a déclaré à l’AFP le Premier ministre du gouvernement tibétain en exil,
Samdhong Rinpoche, depuis Dharamsala, en Inde.
Le
Dalaï Lama a d’ailleurs mentionné dans sa conférence de presse du 16
mars qu’il n’avait pas le pouvoir d’empêcher les violences au
Tibet.
[1] mais cependant la Chine a décidé de couper l’accès au
site Youtube le 16 mars pour éviter que les vidéos amateur et non
officielles qui circulaient sur ce réseau ne puissent être vues en
Chine
Source :
AFP 16 mars 2008
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Un texte d’Irène
Frain
"Jeux olympiques de la
matraque"
dimanche 16
mars 2008 par Redaction Tibet Info (JMB)
Retrouvez ce texte émouvant en
images, lu par Irène Frain, sur DailyMotion
Jeux olympiques de la
matraque
Le Toit du Monde est percé
La neige fout le camp de tous les côtés Sur les tuiles d’or,
vautours perchés Trésors pillés, corps torturés Tout ça pour
l’uranium Tu peux toujours crier Tibet
Aux droits de l’homme
Le monde se
tait
Le Toit du Monde est patraque
Jeux Olympiques de la Matraque Lhassa, capitale de l’arnaque
Béton, drogue, putes, synthétiques yaks Tout ça pour l’uranium
Tu peux toujours crier
Tibet
Aux droits de l’homme Le monde se
tait
Le Toit du Monde est aux abois
Têtes nucléaires à flanc de paroi Nomades, pâture d’oiseaux de
proie Camps de travail, baston, pas de l’oie Tout çà pour
l’uranium Tu peux toujours crier Tibet
Aux droits de l’homme
Le monde se
tait
Le Toit du Monde n’est pas
foutu Le ciel est resté bleu et nu Couleur d’espoir à perte de
vue Laisse tomber l’uranium Prends le soleil, écris dessus
Tibet
!
Vivent les droits de l’homme ! Liberté pour le Tibet !
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BERNARD
GUETTA
France Inter - mardi
18 mars 2008
Le sens politique des
Tibétains
On ne sait pas ce qui se passe
au Tibet. On sait qu’il y a des troubles, qu’ils ont débuté lundi
dernier après une manifetation de moines à Lhassa, la capitale, dont la
répression a aussitôt suscité de nouveaux mouvements de protestation. On
sait que ces troubles sont assez importants pour que les autorités
chinoises en aient reconnu l’existence dès mercredi et les dénoncent, de
plus en plus vigoureusement, comme une manipulation organisée par le
dalaï-lama depuis son exil indien de Dharamsala. On sait, aussi que ces
troubles se sont étendus, ce week-end, aux provinces limitrophes mais
dans quelles proportions ? Combien y a-t-il de morts et de blessés ? Le
mouvement s’essouffle-t-il ou s’élargit-il au contraire ?
Il n’y a pas de réponses sûres
à ces questions puisque la région a été fermée aux journalistes en poste
à Pékin et que les informations des responsables chinois et des
Tibétains en exil ne concordent naturellement pas.
Il y a pourtant trois
certitudes dans cette incertitude.
La première est que le Tibet ne
s’est pas résigné. Il y a près de sept cents ans que cet Etat bouddhiste
qui avait longtemps été indépendant et puissant résiste à la Chine.
Après avoir, une nouvelle fois, recouvré son indépendance entre les deux
guerres, il avait du accepter un protectorat chinois en 1951. Dès 1956,
il s’était, à nouveau, révolté jusqu’à ce qu’une véritable insurrection
soit noyée dans le sang, en mars 1959, et ne conduise à la fuite vers
l’Inde de 80 000 Tibétains dont le dalaï-lama. En 1965, le Tibet a été
purement et simplement intégré à la Chine avec un statut de région
théoriquement autonome. Comme toute la Chine, il a subi de plein fouet
la révolution culturelle puis soufflé depuis les années 80. Ses libertés
religieuses ont été rétablies mais, soumis à une politique de sinisation
systématique qui menace désormais son identité, le Tibet vient de
reprendre son éternel combat pour la liberté, dans l’espoir d’obtenir
une véritable autonomie interne à défaut d’une indépendance.
La deuxième certitude est que
les Tibétains n’ont évidemment pas choisi ce moment au hasard. C’est le
49ième anniversaire de l’insurrection de 59 mais on est, surtout, à cinq
mois des jeux olympiques de Pékin. A l’approche de ce grand rendez-vous,
voulu pour montrer la renaissance de leur pays, les dirigeants chinois
ne peuvent pas plus faire couler le sang à flots que laisser faire, trop
doser la répression, et risquer alors une contagion. Les Tibétains le
savent, à Dharamsala sans doute mais tout aussi bien à Lhassa. Avec
l’intelligence collective que les peuples trouvent plus souvent qu’on ne
croit, ils ont saisi cette occasion de refaire entendre leurs
aspirations et pris date, marqué un point, quoi qu’il arrive dans les
jours à venir.
Troisième certitude, enfin, ces
manifestations tibétaines viennent rappeler que, sous le miracle de sa
croissance économique, la Chine a d’immenses problèmes politiques à
résoudre, sociaux au premier chef mais aussi régionaux. Dans un pays où
les révoltes paysannes sont constantes, la corruption générale et les
inégalités effarantes, le Tibet n’est que la pointe de
l’iceberg.
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